06/09/2008

Mail-art 3 : La mutinerie

Troisième envoi à la galerie l'Art de Rien : "Les mutinés de l'Elseneur", de Jack London, publié chez Hachette (avec des photos).

Mais retournons à nos moutons ! J'ouvre de nouveau mon nouveau livre préféré : 'Le médecin', de Maurice de Fleury. Penchons-nous un peu plus sur le délicat sujet de la relation médecin/femme...

"Bonnes fortunes de médecins, que vous êtes modiques près de celles du chirurgien ! Dans nos squares et nos promenades, nourrices et bonnes d'enfants ont toujours préféré le cavalier superbe au petit fantassin sans faste. Ainsi les femmes de tous les mondes et de tous les pays sont-elle subjuguées par ce personnage hardi qui leur ouvre le ventre, pénètre délibérément dans leurs intimités anatomiques, et qui met leur vie en péril, peu ou prou.
Comme, avec les progrès modernes, elles en réchappent presque toujours, la gratitude enfle leur coeur à proportion des dangers courus et des souffrances endurées. A mesure qu'elles renaissent, un alanguissement, un attendrissement, un besoin d'abandon les gagne, à contempler quelques minutes, matin et soir, penché sur leur lit d'opérée, celui qui osa tant que de les tuer à demi, pour les sauver plus sûrement, le maître très puissant qui, maintenant, leur dispense la vie.
Pour une âme un peu romanesque, admiration, gratitude, enthousiasme, tous ces émois, et jusqu'à la faiblesse qui va se dissipant et leur conseille l'abandon, en faut-il beaucoup plus pour les disposer à l'amour ?
Mais la convalescence est brêve. Bientôt, on se sépare. Le retour au foyer, la note d'honoraires dissipent le mirage. Une ferveur trop chaude souvent se mue en amitié durable."

La prochaine fois, nous parlerons des femmes médecins. Vaste sujet pour Maurice de Fleury !